Pour régler ça...

Nombre de messages : 116 Date d'inscription : 05/09/2012

Le sergent D'Orléans avait envoyé son équipe sur leur préparation individuelle à devenir caporal. Elle s'était assurée d'avoir un moment de libre en cette soirée. Le soleil tombait rapidement et Frédérique ce demandait s'il allait venir. Elle lui avait demandé un moment de solitude, ou dans les faits, elle avait envoyé son évêque lui donner le rendez-vous.

Assise sur la table, elle avait abandonné ses différentes ceintures et le matériel qui venait avec. À côté d'elle, l'aînée des D'Orléans avait ressorti les deux lettres qui avaient fait balancer son choix. Ses jambes croisées au niveau de ses chevilles se balançaient de l'avant vers l'arrière dans un geste un peu nerveux. La médecin de guerre avait pris le temps de mettre en place ses idées et malgré cela, elle se sentait anxieuse. Ses mains étaient moites comme avant un grand affrontement. Jamais avant elle n'avait pensé que ce serait comme ça.

En plus de son comportement, elle avait un petit quelque chose de changer. Elle-même ne s'en rendait pas compte. Cela faisait quelques minutes qu'elle attendait et cela lui paraissait être des heures. Sans le vouloir, la demoiselle ne pouvait faire autrement que de fixer le sol dans l'attente de ce rendez-vous. Maintenant, elle comprenait tout le courage que cela lui avait pris.

Vivement mettre toute cette histoire au clair.

Santo n'était pas sûre de voiloir devenir caporal puisqu'il n'a jamais vraiment combattu ... Puisqu'il est médecin

Admin Nombre de messages : 898 Age : 33 Date d'inscription : 23/10/2007

L'homme qu'elle attendait depuis un moment déjà s'était tout de même efforcé d'être le moins en retard possible. Habillé de son habituel par-dessus propre, de sa cape rouge et, maintenant, de la couronne, il arriva devant la porte. Lui aussi était très anxieux face à cette rencontre. Il ne savait toujours pas quel était le choix de Frédérique par rapport à tout cela. Il allait cogner, lorsqu'il hésita un instant. Il enleva sa couronne, la gardant toutefois dans une de ses mains pour ne pas paraître trop imposant avec celle-ci sur sa tête. Il comptait la déposer sur un table lorsqu'il en aurait l'occasion. Il venait en tant que personne beaucoup plus qu'en tant que prince.

Finalement, il cogna, pour être certain qu'il ne dérangeait pas.

Nombre de messages : 116 Date d'inscription : 05/09/2012

La jeune femme releva la tête. Elle manqua de se lever pour ouvrir, mais, finalement, elle resta assise incertaine. La meilleure solution fut encore de parler, et encore, cela demandait aussi un grand effort. Dans la seconde qui lui prit pour répondre, Frédérique passa toutes les possibilités de cachette jusqu'à l'absence de son arme à ses côtés. Jusqu'à ce qu'elle trouve de quoi avoir une voix normale.

- Entre.

Elle se mordit l'intérieur de la joue en attendant de faire face à son rendez-vous. Ses jambes avaient fini de bouger sans retenue. Elle était parfaitement immobile les bras soutenant sa position sur la table. Sa grippe sur la table rendait ses jointures blanchâtres par manque de sang. Le stress la torturait, elle se sentait mal maintenant qu'elle était face à ce moment important.

Admin Nombre de messages : 898 Age : 33 Date d'inscription : 23/10/2007

La porte s'ouvrit et l'homme entra. Qu'elle le reconnaisse comme étant le Commandant Pelleas, ou comme Augustus Valeran, sixième du nom, n'importe peu. Les deux êtres qui se retrouvaient l'un face à l'autre étaient tous les deux nerveux face à la discussion imminente. Voyant que, visiblement, la seule table était celle où était assise la D'Orléans, il mit une halte à son projet d'y déposer la couronne et la garda dans ses mains de façon un peu maladroite.

- ''Tu voulais me parler?''

Malgré le ton sûr de lui qu'il avait donné en disant cette phrase, il était facile d'y voir des traces de sa nervosité du moment.

Nombre de messages : 116 Date d'inscription : 05/09/2012

Sans avoir un tact naturel, Frédérique avait rarement fait pire que cette fois-ci. Elle resta un moment à le regarder entrée comme si elle n'en croyait pas ses yeux. D'une personne mal intentionnée, ce genre d'attente gênante aurait pu être mal interprétée. Dans ce cas, ce n'était qu'une perte d'attention de l'objectif premier. La sergente retint son souffle le temps de voir approcher Pelleas. Elle avait comme perdu sa langue, au fond de son estomac devenu lourd comme du fer pour le moment. Et puis, l'aînée des D'Orléans se rendit compte à quel point tout ceci était stupide de sa part. Elle se secoua la tête avant de parler, passant son regard des pieds aux yeux du commandant gravant cette image dans sa tête.

- Oui. Je...
Je voulais te dire que j'avais réfléchi... et que j'avais maintenant une réponse pour ta demande... Je veux dire que oui. ... Je veux répondre oui. ... Non... je dis oui... Oui, je veux. Oui, si Harmok nous le laisse.

Avec quelques accrocs, elle finit par assembler une réponse correcte. Frédérique avait passé des heures à se dire les paroles exactes qu'elle devait répéter et maintenant devant lui, elle en perdait tous ses mots. Et sans lui laisser beaucoup de temps pour réagir, elle enchaîna en parlant de plus en plus vite avec ce qu'elle voulait vraiment lui dire, le fixant bravement malgré ce qu'elle disait.

- J'aurais du te répondre dès que tu me l'as demandé, tu ne méritais pas de devoir attendre ainsi, mais je ne m'y attendais pas et j'ai eu peur. J'ai eu peur de ce que tu allais devenir, de ce qui se passait ici, d'où cela pourrait me mener. Mes sentiments n'ont pas changé que tu sois prince ou commandant, mais les responsabilités n'étaient pas pareilles, l'engagement n'était pas le même.

Et je me suis rendue compte que j'étais la seule responsable de mes craintes et, qu'au fond, je ne voulais pas l'admettre car je pensais devenir un poids mort pour toi, et que je ne voulais pas te nuire. Je ne voulais pas que parmi tous les changements que nous allions faire dans la nation, que ce soit moi qui puisse tout affaiblir cela. On ne m'a pas préparé à devenir cela et je ne suis pas comme ta mère. Elle est altruiste, aimable et digne de la foi d'Harmok. Et moi, je ne suis qu'un médecin un peu désorganisée, je ne sauve pas d'âme, seulement des corps. Je venais de me mettre en colère contre la parole même de mon dieu. Alors être élu comme toi, ça ne se pouvait pas.

Je me suis cherchée des excuses vainement, et sans même comprendre pourquoi à ce moment là. Je me disais que le valet de cœur en serait une, puis les menaces de Raphaël ou de Nash suivrait, puis le procès de Léo et finalement la menace des Da Costa, mais à chaque fois ce n'était pas vraiment vrai. C'était pour me faire croire que cela ne pouvait pas marcher et je savais que dans la réalité, cela n'en tenait qu'à nous de voir si cela fonctionnerait ou non.

Ses yeux qui avaient pu sembler fixe et même vide un instant se refermèrent quand elle tourna la tête, s'arrêtant de parler brusquement. Frédérique avait parlé si vite qu'elle en avait perdu le souffle. Dans un demi-soupire, elle ajouta:

- Je me suis encore perdue, désolée.

La D'Orléans resta immobile assise là sur la table instable appuyée sur ses bras, sa tête tournée vers la fenêtre, mais ses yeux clos. Elle ne les rouvrit que plusieurs secondes plus tard après avoir repris son calme fixant l'extérieur.

Admin Nombre de messages : 898 Age : 33 Date d'inscription : 23/10/2007

Augustus l'avait écouté parler tout le long, immobile. Il avait bien eu un sourire rassuré lorsqu'elle lui avait dit qu'elle acceptait, mais il voulait être certain de comprendre et d'entendre tout ce qu'elle avait à dire. À la fin, il se détendit d'un coup, comme s'il évacuait sur-le-champ des mois de tension et d'inquiétudes.

- ''Sauver des corps, c'est aussi important que de sauver des âmes. Je suis vraiment heureux que tu acceptes de nous laisser voir si notre relation fonctionne. Je suis... Wow, haha... J'ai bien hâte de vivre les prochains mois à tes côtés, en espérant que ça dure encore plus longtemps que cela. Enfin... seul le temps nous le dira!

... Mais... Un valet de coeur? Qu'est-ce que cette histoire? Quand as-tu eu l'opportunité de faire face aux élus de Némillianne? C'est vraiment curieux, comme histoire.''

Augustus Valleran était des plus intrigués face à cette révélation très rapide de Frédérique.

Nombre de messages : 116 Date d'inscription : 05/09/2012

Frédérique se calma un peu. Sans se détendre comme le faisait Augustus, elle semblait nettement moins nerveuse de la situation. Tout ce stress se muta en honte et en sombre souvenir. Frédérique n'était pas aussi resplendissante que son supérieur. Elle n'avait pas tout à fait fini.

- Avant de prendre de temps de s'expliquer l'un, l'autre ce qui nous est arrivé depuis qu'on s'est séparé, je dois mettre au clair une chose qui me chicote. Dans l'éventualité... je veux dire qu'en prévision que tout ceci soit viable à long terme et que l'avenir s'ouvre à nous, il y a une ou deux conditions que je vais mettre maintenant sur la table et qui ne seront pas négociables pour moi.

Premièrement, je ne quitterai pas ma position militaire avant que la guerre soit complètement finie et la paix très bien installée. Je ne ferai pas femme à la maison avec les enfants et tu sais que cela me tuerait de devoir savoir la population aux armes et moi en retrait. Je n'ai pas l'intention de me foutre dans la merde et d'y risquer ma vie, mais je suis encore un dirigeant compétent et un médecin qualifié. Je ne laisserai pas ma place sur le terrain.

Mon deuxième point vient à la suite du premier. Vu que je ne deviendrai pas un bibelot, tu dois me promettre que s'il m'arrive quelque chose, quoi que ce soit, tu ne mettras ni ta vie ni ton titre en jeu pour moi. Je ne veux pas que qui que ce soit ait une main mise sur toi à cause de moi. Si ce n'est que de l'argent ou des ressources, je peux vivre avec notre pauvreté, mais je ne serais pas capable d'assumer la perte de ton titre ou pire, ta mort à cause de ce que nous voulons vivre.

Tout nos sentiments ne valent pas la perte d'un royaume entier. Tout ce que nous voulons devenir ne doit pas être intimidé par ce qui peut m'arriver. Et je ne joue pas avec mes mots, tu dois me le promettre, sans quoi cela pourrait changer mon choix.

La D'Orléans avait fixé son regard sur lui. Un regard plus puissant, plus vivant, moins éteint. Elle ne riait pas avec cela, elle savait que ce serait le genre de faiblesse que quelqu'un sans honneur voudrait exploiter. Et ce n'était pas le genre de faille que Frédérique laisserait vivre. Elle en avait subtilement profité pour détourner le sujet des valets de coeur. Ce n'était pas la réussite qui l'avait rendu le plus fière.

» Pour le terrain...
» Pour un autre espoir...
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