Oppressé par le froid, Frédérique D'Orléans n'en revenaient toujours pas. Un combat sanglant et sans espoir. Elle avait levé les armes contre ce qui n'était pourtant pas humain. Mais dans cette monstruosité, elle avait vu aussi une bien plus grande part d'humanité. Elle ne pouvait plus faire marche arrière, mais elle regrettait tellement, tellement et encore.
Qu'est-ce qu'elle avait eu à nier à tord et à travers ce qui était pourtant évident? Jamais elle n'aurait pu revenir au Sud, jamais elle n'aurait pu faire marche arrière. Elle avait fait ça pour sa famille et même son père s'était détourné d'eux. Ses frères, tous, sauf un, sauf ce fautif, sauf son préféré, ils avait tous trouver la mort, sauf Léo. Pourquoi donc avait-il pu faire semblant, pu mentir?
Chaque jour elle se posait ses questions et, chaque jour, survivre ici était de plus en plus difficile sans la civilisation qui avait fait la fondation de son éducation. Oui, elle savait faire un feu, chasser, se débrouiller, mais l'hiver elle ne l'avait jamais connu si froid, elle ne l'avait trouvé si noir, elle ne l'avait jamais imaginé comme cela.
Frédérique dont le cœur avait balancé pour deux personnes n'en avait plus. Peragus était parti, le prince aussi. La jeune femme qui avait eu tant de mal à ce décider, à prendre le risque n'avait même pas pu connaître l'amour vraiment. Elle qui n'avait jamais su penser autrement que par les ordres, elle se retrouvait sans point d'attache. Elle savait que même si Cathan l'avait aidé un moment, il aurait d'autre projet aussi. Il ne pouvait pas rester pour toujours qu'un appuie.
Et de l'autre côté, elle savait que Balthazar avait eu raison. Elle qui s'était levé contre Tristan, après lui avoir sauvé la vie, c'était elle qui n'avait plus d'honneur, qui n'avait plus la moindre dignité. Pourquoi avoir fait autant pour finalement réaliser qu'il n'y avait jamais, mais jamais eu d'espoir pour qu'Harmok puisse survivre. C'était le cycle, des dieux partent et d'autres naissent. Et les Hommes, au travers de tout cela, n'étaient que marionnette, comme Frédérique D'Orléans.
Dans le crépuscule d'une nuit encore plus froide, en attendant que son frère rentre d'une chasse de survie. Le sergent, le médecin, le soldat, la soeur, la chercheuse, la perdante... Appelez-la comme vous voulez, Frédérique attendait dans la neige près d'un feu qu'elle maintenait volontairement bas pour ne pas mourir encore plus vite dans cette univers qui n'avait jamais voulu d'elle.
Triste...
Solitaire...
Perdue dans ce monde trop grand...
Libre.