NOUVEAUX ORDRES POUR LES LÉGIONNAIRES

Nombre de messages : 116 Date d'inscription : 05/09/2012

La Caporale D'Orléans fit bien entendre ce qu'elle attendait de ses hommes. Papier et plume pour tout le monde. Chacun devait écrire au moins une lettre à un parent ou un ami qui pourrait la recevoir dans les jours suivants. La lettre n'avait pas à être volumineuse, ni parfaitement écrite, mais elle devait donner des nouvelles des hommes et des troupes ici dans le Nord.

L'aînée obligea même tous ses frères à écrire chacun un mot pour leur père. Elle savait que Thomas risquait d'apprécier cette tâche beaucoup plus que les autres. Frédérique fit asseoir les hommes autour de la table pour se concentrer sur leur besogne hors du commun. Elle s'installa même à l'extrémité pour pouvoir ramasser les courriers une fois terminée, avec une promesse d'envoie dans les prochains jours. Elle se pencha aussi sur le papier qui resta blanc à l'exception de la date en haut. La médecin fit des efforts, mais malgré tout, elle n'arrivait pas à écrire facilement.

Ensuite, chaque soldat pouvait avoir un temps libre avant la rencontre de l'après midi. Devant sa page blanche, elle demanda à Léo et à Thomas, deux hommes habiles de leur lettre à donner l'exemple et à aider les autres s'il le fallait. Elle s'attendait bien à recevoir des critiques des hommes d'arme et des mauvaises blagues, mais elle avait déjà réfléchi à tous les avantages de cette pratique qui en deviendrait probablement une coutume des Harmokiens.

Paul, le quartier-maître, suivit les ordres, tel le bon soldat qu'il était. Il ne fît aucun commentaire contrairement à la plupart de ses camarades. Néanmoins, lorsqu'il ramassa une feuille et une plume devant la caporale, il la regarda droit dans les yeux. Il avait un léger sourire, mais semblait chercher quelque chose dans les yeux de son supérieur. Puis, il se retourna et s'en alla écrire sa lettre.

Paul avait une trentaine d'année. Il était plutôt vieux pour un soldat, mais sa position confortable de quartier-maître le satisfaisait. Il disait souvent c'était pour lui la meilleure façon de servir Harmok.

Quelques minutes plus tard, beaucoup plus rapidement que les autres, Paul vint porter sa lettre à la caporale. Écrire des lettres et des registres faisait partie de sa tâche quotidienne.

«Voici une lettre pour ma femme et mes enfants, Caporale.»

Nombre de messages : 21 Date d'inscription : 10/09/2012

Dans son coin, ce qui était peu dire considérant la table ronde de la salle harmokienne, Léo rageait tout seul auprès de la feuille devant lui. Deux ou trois feuilles avaient déjà été lancées parterre. Quelques regards vers les lettres de ses frères qui eux avaient déjà commencés à écrire finirent d'achever sa motivation. Le D'Orléans déposa sa plume, croisa ses bras fermement et rumina.

Nombre de messages : 116 Date d'inscription : 05/09/2012

La Caporale laisse le quartier-maître prendre des feuilles comme tous les autres, elle était pleine d'espoir en son plan. Quand elle vit Paul revenir en premier, elle fut quand même surprise et contente que quelqu'un prenne ce travail au sérieux. Frédérique n'avait pas l'intention d'ouvrir aucune lettre, mais elle voulait être certaine que quelqu'un serait que la lettre est pour elle.

- Avez-vous marqué le nom et le lieu à qui cela s'adresse? Je m'occupe des frais qu'il y aura pour toutes les lettres. Vous êtes libre pour le reste de l'après midi, si vous voulez.

D'un sourire, elle tendit la main pour prendre la lettre, la première. Néanmoins, elle ne put s'empêcher de voir son frère, récalcitrant au travail donné. L'aînée savait qu'elle devrait le motiver pour qu'il accomplisse sa tâche.

Paul tendit la lettre repliée, sur laquelle était inscris bien en évidence une adresse :

Arvel
Quartier des tailleurs de cuirs
Appartement 8
À l'intention de : Adélisse

-Bien entendu, Caporale.

Paul continuait de jauger la Caporale. Après quelques secondes de silence, il demanda :

-Ma Caporale, est-il possible de connaître l'objectif de cet ordre?

Nombre de messages : 116 Date d'inscription : 05/09/2012

Ramassant la lettre, avec la ferme intention d'en faire un paquet pour leur province d'origine. Un sourire en coin se désigna avec l'intention écrite sur la lettre. Mais son comportement changea un peu, soudainement plus nerveuse. Frédérique se mordit la lèvre sans le savoir en réfléchissant à sa réponse. La caporale avait promis de mettre au courant tout le monde, mais en même temps, cela n'aurait pas le même effet.

L'aînée des D'Orléans garda le silence encore un peu. Mais quand elle s'élança dans une explication, elle parlait assez fort pour que les gens entendent, pas juste le quartier-maître. Elle avait promis transparence, elle l'offrirait.

- C'est vrai que mon dernier rapport verbal confirme qu'il y a une baisse de l'implication et de la motivation de nos troupes et que c'est pour cela que j'entreprends un plan correctionnel. Malgré cela, je sais que vous n'êtes pas dupe. Envoyer une lettre ne promet pas du tout d'avoir des sursauts de regain. Et cela ne vous accorde aucune garantie que quelque chose change ou qu'il y aura moins de tension.

Par contre, j'ai espoir que d'envoyer des nouvelles du Nord nous fera parvenir des nouvelles du Sud. Je m'attends à ce qu'une pluie de lettre partout dans notre province pourra peut-être ouvrir le chemin à une petite quantité de réponse qui seront tous précieux pour nous. Dans les faits, ce que je souhaite plus que tout c'est d'arrêter l'ignorance volontaire dans lequel nous sommes et qui doit s'étendre à beaucoup plus que mes hommes.

Et d'un autre côté, je ne veux pas émettre le doute qu'ici tout va mal. Et donc, je ne veux pas qu'on altère la vérité de notre quotidien ou qu'on exagère la routine qu'il y a. Simplement dire ce qui se passe ici, tel que nous le vivons, va pouvoir faire venir des lettres aussi véridiques. Ainsi, oui, je vais envoyer vos lettres, à mes frais s'il le faut, et chaque deux semaines jusqu'à pouvoir remettre du courrier à quelques uns d'entre vous avec l'espoir d'y percer une nouvelle peut-être plus importante. Je ne compte pas lire les lettres pour vous, mais je vais quand même poser des questions car même si les informations vous semblent anodine, elles peuvent se conjuguer ou compléter d'autres qui nous serons utiles dans le futur.

Frédérique y avait pensé longtemps, mais elle n'avait jamais verbalisé une telle théorie pour quelqu'un d'autre. Elle savait que ce ne serait pas apprécié de tout le monde. Une bonne explication valait mieux qu'un trop gros mensonge, qu'elle garderait pour se justifier en cas d'accusation trop importante. Mais la Caporale savait qu'ici la justice n'était pas la même, et du même coup, il fallait avoir beaucoup d'imagination pour parvenir à nos buts. Elle avait toujours gardé contact avec Paul, lui parlant directement, mais de façon audible pour tous. La D'Orléans voulait rester proche de son équipe, et la confiance en était la base.

Visiblement, Paul n'était pas en accord avec certains éléments de ce qui avait été proclamé devant tous par la caporale. Il jeta un oeil derrière lui, comme pour chercher appui chez ses confrères. Ceux-ci semblaient mal-à-l'aise, mais aucun ne semblait vouloir réagir. Il était difficile de juger leur opinion à ce moment.

«Ma Caporale, je demande la permission d'établir certaines critiques quant à vos propos, à titre de soldat sous vos ordres.»

Nombre de messages : 116 Date d'inscription : 05/09/2012

Frédérique n'était pas préparée à devoir partir un débat. Mais elle avait décidé de jouer à tout ou rien quand elle avait commencé. Malgré le peu de temps de réflexion qui précéda la réponse courte mais directe que la Caporale lança, plusieurs petits gestes de nervosité commencèrent à transparaître dans le non-verbal de la D'Orléans.

- Allez-y, je veux vous entendre.

Elle regarda du coin de l'oeil ses frères dont elle aurait apprécié le soutient. Le médecin n'avait pas vraiment organisé la suite, son plan de base lui semblait toujours "pas mauvais" mais pas solide non plus. Le médecin tenait, car c'était là un de ses devoirs.

N'écoutant que distraitement le débat qui se passait à l'autre bout de la salle, Charles écrivait sa lettre. Il ne se souciait guère du but de tout ça, mais il profitait de l'occasion de pouvoir envoyer une lettre aux frais de sa chère soeur. Penchant pensivement la tête sur le côté, il écrivait rapidement, le coeur battant. Il avait confiance en sa soeur, et espérait de tout son être qu'elle ne lirait pas les lettres des Harmokiens. Il n'avait guère envie d'avoir ses frères et sa soeur dans les jambes. Pas pour ça. Ce ne sera que plus dur, et empirerait les choses. Il voulait qu'on soit fier de lui. Le dernier de la famille, personne ne s'y intéressait. Jamais il n'avait été héroïque, brave ou courageux. Cette fois, cette ultime fois, il allait prouver le contraire. Il le pouvait. Et il n'aurait pas besoin de sa famille pour s'entourer. Tout ce qu'il aurait à faire, c'est d'avoir une petite discussion avec son ex-caporal et Nathaniel, puis il pourra mettre son plan à exécution. Sachant que sa soeur, si protectrice, n'allait pas le laisser faire si elle l'apprenait, il espérait qu'elle tiendrait parole.

-Santo, tu devrais écrire quelque-chose, dit-il, voyant que son frère regardait par la fenêtre, évadé dans un monde imaginaire.

Il termina sa lettre. Il l'as relit, les larmes aux yeux, le coeur serré, puis plia la lettre, y inscris la destination et se leva. Il fit de son mieux pour masquer ses larmes, et déposa la lettre à côté des autres, ne voulant pas déranger sa Frédérique dans sa discussion. Ensuite, il se posta devant la fenêtre, perdu dans ses pensées. Il saura être à la hauteur. Il se devait d'être à la hauteur.[/color]

Paul s'élança :

- D'abord, nos familles ne seront aucunement source d'informations pour vous. Nos familles vivent à l'abri sur les terres de la Guilde du Légionnaire. Elles sont à l'abri, car des personnes comme vous et moi font le sacrifice de leur vie pour aller vers le danger avant qu'il ne cogne à leur porte. Tout ce qu'elles savent, se sont les annonces de la Guilde. Et c'est très bien comme ça.

- Ensuite, qu'est-ce que cela apportera-t-il à nos familles de connaître ce contre quoi nous combattons? Vous le savez aussi bien moi, cela leur apportera l'inquiétude et la crainte.

- À leur yeux, nous somme en train de conquérir des terres vierges pour élargir l'influence de la Guilde Du Légionnaire et des lois d'Harmok. Pour eux, nous nous frottons aux autres Guildes et combattons des hérétiques. Point à la ligne.

- Si elles apprennent que nous avons rencontrer ici un mal bien inconnu jusqu'alors, ce sera simplement un poids supplémentaires sur leurs épaules déjà très chargées d'ouvriers. Ces gens travaillent forts tous les jours pour s'assurer que leurs soldats aient des vêtements, des armes et de l'équipement de qualité et de la nourriture en abondance. Notre devoir en échange est de leur apporter la paix d'esprit. C'est là le devoir de l'armée. Assurer la paix sur les terres du grand Harmok.

- Maintenant que je me suis exprimé à titre de soldat de la Guilde Du Légionnaire, je vous demande la permission, ma Caporale, de vous soumettre une critique à titre très personnel.

Nombre de messages : 23 Date d'inscription : 21/11/2011

Thomas souriait.

De ce sourire idiot qui trônait d'accoutumée à son visage, on reconnaissait bien sa bouille et son entrain habituel. En particulier pour des ordres comme celui-ci.

Et déjà, il n'écoutait plus vraiment ce qui se passait. Il s'était plongé dans l'écriture de sa propre lettre et aidait ceux qui semblaient en avoir le besoin - Et même ceux qui pourtant semblaient bien se débrouiller. Ici et là il laissait entendre quelques mots par franche camaraderie, jouant des coudes avec ses compagnons et prenant pour acquise leur amitié.

Si ses humeurs avaient semblé être moroses lors de la presque lune de sang, il avait vite retrouvé du poil de la bête. On reconnaissait-là cet homme simplet, qui par sa simple vue pouvait inspirer, au gré des humeurs, une bonne palette de sentiments.

Il avait le coeur gai, et visiblement à coeur de transmettre sa bonhomie à ses compères. Certains pouvaient l'accuser d'être encore en vie - À l'instar de soldats bien plus qualifiés. D'autres pouvaient se dire que si lui avait survécu: Ce ne devait pas être "Si" terrible...

Mais qu'importe les pensées, les humeurs, les ressentis...

Thomas souriait - Advienne que pourra.

Nombre de messages : 116 Date d'inscription : 05/09/2012

Toujours debout devant Paul pour lui faire un autorité viable, Frédérique n'en menait pas large dans le débat. Mais malgré sa, elle restait là, se mordant la lèvre inférieure en attendant que Paul demande une seconde requête. Alors elle comprit, elle n'était pas au bout de la discussion. Patiente, elle répliqua simplement:

- Allez-y donc, puisque vous avez bien commencé.

Écoutant pleinement, elle ne portait plus d'attention vers le reste du groupe qui ne semblait pas non plus avoir de contact avec cette conversation. La médecin était donc seule dans son plan, malgré tout, qui lui semblait toujours nécessaire. Elle attendait un peu nerveusement la deuxième vague sans quoi elle n'aurait qu'à répondre franchement à Paul qui avait pris le temps de comprendre l'enjeu d'une simple lettre.

Paul reprit son souffle et commença une seconde lancée :

-Ensuite, je veux simplement vous faire comprendre tout le poids que vos paroles et vos actions ont sur les hommes que vous commandés. C'est tout un pouvoir que vous posséder : vous pouvez les rendre heureux ou les torturer.

Paul était vraisemblablement très mal à l'aise. Il marmonna les mots suivants, comme s'il cherchait à les cacher à ses compatriotes. Néanmoins, le silence était tel qu'un homme attentif et vif d'esprit pouvait saisir son message malgré tout.

-Un caporal réunit ses hommes et leur demandent d'écrire une lettre à leur famille : pour moi, cela signifie qu'il les prépare pour une mission suicide. Caporale d'Orléans, vous devez rassurer vos hommes...

Enfin, retrouvant un peu de sa détermination, il conclut avec une demande simple et directe :

-Caporale d'Orléans, je vous demande la faveur de ne pas envoyer cette lettre pour éviter des inquiétudes inutiles à ma famille.

Paul se mit au garde à vous, signifiant ainsi qu'il avait terminé son intervention.

-Quels sont vos ordres, caporale?

Nombre de messages : 116 Date d'inscription : 05/09/2012

- Est-ce terminé Quartier-Maître? Je ne croyais pas que les soldats avaient autant d'inquiétude, mais j'aime mieux le savoir maintenant que de me faire prendre à l'ignorer.

Bon voyons voir... Par où commencer?

La caporale ne cherchait pas vraiment loin, il y avait autant d'argument qu'elle ne pourrait tous les dire aussi rapidement qu'elle le voulait. Malgré tout, elle prit son temps. Bien sûr, elle parlait avec assurance et une voix audible pour tous. Elle faisait toujours face à tous les hommes, même ses frères, personne n'avait pu encore quitter, l'entrée restant toujours dans son dos et bien fermé. Frédérique reprit son souffle, elle en aurait besoin.

- Par le début... Premièrement, je suis navrée de devoir vous apprendre que vos familles ne sont pas en sécurité par le simple fait qu'ils sont à la capitale. Au contraire, ce que nous vivons ici, ils le vivent là bas mais sans avertissement. Le chevalier noir, celui que nous avons tous combattu s'est aussi abattu sur la population de la capitale aussi. Le Pianiste qui nous a tant fait chier ici, il était aussi dans les bars et dans les tavernes de nos villages là bas. Mais là bas, ils ne savaient pas, ils ignoraient d'où cela venait et ici les réponses nous pendent au nez sans qu'on puisse les atteindre vraiment.

Sacrifiez-vous si vous voulez, vous le faites pour la famille qui vous attend, je le fais pour mon père qui n'en a pas besoin. Mais cela ne les protégera pas là bas, puisque nous n'y sommes pas. Du mieux qu'on peux le faire, vous pouvez essayer de suivre les ordres, de rapporter les anomalies, trouver Cartage ou bien chercher à savoir pourquoi Trystan Nevos et son groupe ont décidé d'aller se plonger dans l'hérésie. Vous pouvez. Vous pouvez faire pression sur nos supérieurs pour pouvoir trouver les vrais solutions, mais n'oubliez que de chercher la vérité c'est aussi avoué l'hérésie pour nous.

Vous voulez laisser vos familles dans le silence et le mensonge. C'est tout à votre honneur que de faire en sorte que la boucle soit bouclé. Le seul moyen de régler nos problèmes est ici et nous nous n'avons pas le droit de tenter quoi que se soit. Si justement la population commence à avoir peur, alors peut-être nous pourrons vraiment les sauver de ce qui les attend. Vous étiez tous là à la bataille de la pyramide et vous avez tous vu comment c'est inhumain de ne pouvoir faire confiance à ceux qui ont le visage de nos alliers, de devoir se battre contre le feu lui-même, d'avoir de vrais amis contrôlés par le dieu fou. Et vous voulez rester ici à trembler en silence? Pas moi. Je refuse de laisser faire les raisons qui nous ont poussé à venir ici. On s'avait que ce serait dangereux. C'est votre dernière lettre. Tant mieux, au moins vous en aurez faite une! Moi je n'ai pas l'intention de laisser personne se faire contrôler par une magie qu'on ne comprend pas. Courage. J'en ai pas fini de vous faire suer et de vous faire lever les armes. Mais les armes ne sont pas tous en fer. Il y a plus de tranchant dans une feuille bien écrite, dans une parole bien dite que dans une arme de fer.

À qui la faute de toute cette magie qui arrivent comme nous passons au nord? Certainement pas à cause de la capitale. Alors qui reste-il? Nous ne prendrons pas le blâme à cause des chefs qui sont au dessus de nous et qui nous donne nos ordres. Ce serait utopique de croire que cela arrangera le problème pour autant. Moi, je me sens responsable et je prends les mesures à ma disposition pour faire changer les choses. Vous faites partie de mes moyens et cela je n'en ai rien caché. Vous pouvez quand même accuser qui vous voulez de ce qui est arrivé, ça je ne peux pas le changer. Moi, le sergent, le seigneur Nevos ou n'importe qui. Cela changera pas grand chose. Ils n'ont pas tord vos proches de penser que nous prêchons Harmok et que nous acquérons des terres. Mais nous pourrions faire tellement mieux avec eux. Vous voulez qu'ils continuent de croire que nous sommes les héros que nous ne sommes pas. C'est bien à vous. Pourquoi ne pas le devenir plus que nous l'imaginions au départ?

Ensuite, les ouvriers de tous les jours aiment savoir que ce qu'ils font est faite pour quelque chose de plus grand qu'eux. Nous ne faisons pas que conquérir, nous combattons pour eux. Si c'est un mal que de leur dire que le combat pour eux est pénible, difficile et que nous cherchons nous aussi à avoir l'appui de ceux qui nous entourent, alors nous serions mieux de rendre les armes. Mais ils restent notre famille, je les reconnais, ceux qui auront une petite larme aux yeux en recevant la lettre. Ceux qui auront le feu au ventre iront travailler avec plus d'hardeur. Aucun sentiment ne nous rendra plus humain et nous éloignera autant du dieu fou que si nous retrouvons le lien qui unissait les gens de notre guilde. Notre force n'est pas seulement le nombre, ou bien l'armement, c'est aussi notre lien avec toutes ses personnes qui nous supportent pour nous faire avancer. Si vous doutez qu'ils supportent ce choc, c'est que vous n'êtes pas prêts vous non plus à venir ici. Il faut avoir foi en eux.

Et si vous voulez me parler de votre devoir, je vais vous demander qu'elles sont vos responsabilités. Qu'est-ce que vous êtes capable de faire? Qu'est-ce qui pourrait vraiment apporter la paix d'esprit quand l'un des généraux du dieu fou est devant votre femme et qu'il peut passer au delà de notre armée, de notre protection et de tout ce soutient que nous leur avons apporté avant? J'aimerais vraiment vous dire que tout va bien dans le sud, qu'il n'y a pas de problème. Mais ce serait aussi un mensonge. Et un mensonge entraînera toujours un mensonge. Et c'est notre devoir que de pouvoir trouver la faille qui freinera cela. Nous sommes le poing de fer d'Harmok. Nous devons combattre avec tout ce que nous avons et la nation doit arrêter ce cycle. Si vous croyez que le mois d'Octobre de cette année sera plus calme, je crois que vous n'avez pas compris ce qui se passe ici.

Personnellement, je remettrais votre lettre, mais je réfléchis encore aux autres solutions que nous aurons dans un futur proche. Si quelqu'un d'autres veut me proposer un miracle ou même juste une réflexion qui pourrait améliorer notre problème, je suis disponible pour l'entendre en priver, une fois que votre tâche d'aujourd'hui sera terminé.

Son discours plus proche de l'annonce patriotique que de l'argumentation, lui avait pris encore plus de temps qu'elle ne l'avait cru. Elle espérait que cela ferait en sorte que les gens comprennent la gravité de ce qui se passait. Frédérique avait le poing fermé, sans s'en rendre compte, elle s'était tendue comme si le combat venait vers elle. Maintenant, elle devait respirer ou se battre. Mais tout devait se terminer là.

- Quartier Maître, vous pouvez prendre votre après midi comme promis et revenir ce soir tel que mes ordres le disait au départ. Je choisirai pour votre lettre ce qui devrait être le mieux.

Le médecin ouvrit le passage, laissant le soldat libre comme promis. Elle avait gardé un regard sur la salle et sur Paul. Elle savait qu'il ne serait pas plus content de sa réponse. Mais les soldats devaient apprendre à la suivre. Soit on mourrait ensemble, soit un vivrait ensemble se disait intérieurement la Caporale. Elle avait bien l'intention de lire cette lettre-ci avant de l'envoyer. Comprendre, et juger elle-même, après que tout le monde soit partie.

Paul sembla vraisemblablement déstabilisé par la réponse de la caporale.
Comme ses confrères, il écouta quelque peu confus.
Lorsque le discours fût terminé, il eût un certain moment de silence.
Paul se tenait toujours debout et les autres étaient assis aux tables.
Après quelques secondes de lourd silence, Paul sembla se réveiller, salua sa supérieure et prit le chemin de la sortie qu'on lui pointait.

Peu à peu, les discussions reprirent dans la salle. Certains quittèrent, sans véritablement finir leur lettre, alors que d'autres se consacrèrent à la tâche avec davantage d'attention.

( pour revenir où santo regarde par la fenêtre )

il avait les idées qui se bousculai . il rêvait d'un monde ou les guerres ne se ferrait pu . il pensait a quoi vraiment serrait la fin de la guerre contre mistro... où iraient ses frères et sa sœur ?

tous ceci se bousculai .

les parole de Charles le retira de sa rêverie . puis , réfléchi a ses paroles.

il écrit sur une lettre mais la jeta dans un feu ...

il regardai sa lettre bruler ...
la lettre était pour sa mère.

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